Projection ciné-débat
Quand les jeunes prennent la parole sur la santé mentale : retour sur notre soirée ciné-débat
Le 3 avril dernier, notre association a eu l'immense plaisir d’organiser une soirée ciné-débat hors du commun, placée sous le signe de l’écoute, de l’expression et de la sensibilisation à la santé mentale des jeunes. Une centaine de participants ont répondu présents pour assister à la projection de quatre courts-métrages, écrits, réalisés et interprétés par des jeunes des missions locales du Haut-Rhin, avec l’appui du CREHPSY 68 et du réalisateur Dimitri Ganfloff.
Ces films sont bien plus que de simples créations artistiques : ils sont le reflet sincère des ressentis, des interrogations, et parfois des douleurs intimes de jeunes qui ont choisi d’ouvrir le dialogue sur des sujets souvent tabous. À travers ces œuvres, ils ont mis des mots et des images sur ce qui est parfois si difficile à dire.
Des thématiques fortes, portées par des voix authentiques
1. Suicide et détresse psychologique
Le premier court-métrage abordait le suicide chez les jeunes. Florian, l’un des participants, a utilisé son vécu et son expérience du théâtre pour porter un message d’espoir : "Il y a toujours une main tendue dans l’obscurité." Son interprétation, bouleversante, a permis de lancer un échange profond avec des professionnels présents, comme les équipes du 3114 de Nancy.
2. Schizophrénie et stigmatisation
Avec Can et Coralie, les spectateurs ont plongé dans la perception intérieure de la schizophrénie, loin des clichés habituels. Le film, visuellement immersif, montrait le combat interne de la personne souffrante. Coralie, touchée personnellement par la thématique, a témoigné : "J’ai compris qu’on pouvait vivre avec un trouble de santé mentale, et qu’il faut surtout de la compréhension, pas du jugement."
3. Addictions et représentations
Dans une approche originale, Yanis et Jason ont renversé les idées reçues en présentant un personnage principal... chef d’entreprise. Leur message : "Les apparences sont trompeuses. N’importe qui peut être concerné par une addiction."Ce film a été le point de départ d’un échange avec les équipes spécialisées dans l’accompagnement des jeunes consommateurs du Hasenrain de Mulhouse.
4. Rêves brisés et avenir incertain
Enfin, Quentin et Alan ont mis en lumière un thème souvent sous-estimé : la difficulté à croire en ses rêves face à la pression sociale et familiale. Leur film portait un message fort : "Parfois, la motivation ne suffit pas. Il faut une main tendue pour y croire."
Des échanges riches et bienveillants
Chaque projection était suivie d’un débat animé par des intervenants spécialisés (psychologues, infirmiers, éducateurs, bénévoles d’associations). Le public, touché par l’authenticité des jeunes, a participé activement, posant des questions et partageant parfois ses propres vécus. La soirée s’est terminée autour d’un apéritif convivial, prolongeant les discussions dans une atmosphère chaleureuse.
Un projet qui laisse des traces
Ce projet, initié par le CREHPSY 68, en partenariat avec les missions locales d’Altkirch, Saint-Louis, Colmar et Mulhouse, a permis à une trentaine de jeunes de s’exprimer librement, tout en découvrant les coulisses de la création audiovisuelle. Certains y ont même trouvé une vocation !
Les films sont disponibles en accès libre sur le site du CREHPSY Grand Est et sur leur chaîne YouTube. Deux d’entre eux seront également projetés lors du Festival Psy de Lorquin en mai 2025.
Les photos de cette belle soirée seront également disponibles sur le site du Crehpsy Grand Est.
Remerciements
Nous remercions chaleureusement tous les jeunes pour leur engagement, leur sincérité et leur talent, ainsi que tous les partenaires : le Régime Local d’Assurance Maladie d’Alsace-Moselle, les missions locales, les équipes du CREHPSY, et tous les intervenants et bénévoles qui ont rendu cette soirée possible.
Ces courts-métrages sont des outils puissants pour briser les tabous, ouvrir le dialogue, et changer les regards sur la santé mentale. Ils nous rappellent que derrière chaque silence, chaque regard, il y a parfois une souffrance... et qu’il est possible d’en parler.